L’art du Shibari : Une Expression Artistique et Intime

Le Shibari, également connu sous le nom de Kinbaku, est un art japonais du bondage qui consiste à attacher une personne avec des cordes de manière esthétique. Plus qu’une simple contrainte, l’art du Shibari est une forme de communication entre le rigger (celui qui attache) et le model (celui qui est attaché), mettant en avant l’esthétisme, la confiance et la connexion émotionnelle. Cet article explore l’histoire de l’art du Shibari, ses techniques principales et l’importance du consentement et de la sécurité dans cette pratique.

Table des Matières

Histoire de L’art du Shibari

L’origine du Shibari remonte à l’ère Edo au Japon (1603-1868), où il était utilisé sous une forme plus militaire appelée Hojo-jutsu, une technique de ligotage utilisée par les samouraïs pour capturer et restreindre leurs prisonniers. Ces techniques de contention ont évolué pour devenir un art esthétique, notamment dans le cadre de performances érotiques.

Le terme Kinbaku (緊縛) signifie « ligotage serré », tandis que Shibari (縛り) se traduit simplement par « attacher ». En Occident, le Shibari s’est répandu au sein des communautés BDSM pour ses aspects esthétiques et émotionnels, devenant une discipline prisée dans les performances artistiques et les pratiques sensorielles.

Pourquoi Pratiquer le Shibari ?

1. Connexion Physique et Émotionnelle

Le Shibari établit une connexion unique entre les participants. Le processus d’attache demande une synchronisation entre le rigger et le model, créant une dynamique de confiance. Chaque nœud et chaque tension sont autant de moyens d’expression, ce qui peut favoriser une communication non verbale très forte.

2. Exploration Esthétique

Le Shibari est une forme d’art corporel. Les motifs créés par les cordes mettent en valeur la beauté du corps humain, en jouant avec les courbes et les lignes naturelles. Les cordes deviennent ainsi un médium artistique, transformant chaque session en une œuvre unique.

3. Libération et Méditation

Être attaché dans un cadre sécurisé peut procurer un sentiment de libération mentale et émotionnelle. L’immobilisation volontaire permet de se recentrer sur ses sensations corporelles, offrant une forme de méditation à ceux qui la pratiquent.

Les Techniques de Base du Shibari

Pour bien débuter en Shibari, il est essentiel de maîtriser quelques nœuds de base, qui garantissent à la fois l’esthétique et la sécurité.

1. Le Single Column Tie

Il s’agit d’un nœud de base utilisé pour attacher une seule partie du corps, comme un poignet ou une cheville. Il permet une fixation simple et sûre, tout en étant facile à défaire en cas de besoin.

2. Le Double Column Tie

Ce nœud est utilisé pour attacher deux parties du corps ensemble, par exemple les deux poignets ou les chevilles. Il est plus restrictif que le Single Column Tie, tout en restant confortable et sûr pour le modèle.

3. Le Takate Kote (Box Tie)

Le Takate Kote est l’un des motifs les plus emblématiques du Shibari, où les bras du modèle sont attachés derrière le dos en plusieurs couches de cordes. Ce style met l’accent sur la tension équilibrée et la symétrie, tout en offrant une immobilisation plus prononcée.

4. Les Suspensions

Les suspensions sont une forme avancée de Shibari où le modèle est partiellement ou complètement suspendu par les cordes. Ces techniques demandent une expertise considérable, car elles peuvent présenter des risques physiques importants si elles ne sont pas maîtrisées.

Sécurité et Consentement

La pratique du Shibari, bien que belle et libératrice, présente des risques si elle est mal exécutée. Voici quelques points clés à retenir pour garantir la sécurité lors de vos séances de Shibari :

1. Consentement

Le Shibari repose sur une relation de confiance absolue. Il est crucial de discuter en amont des limites de chacun, d’établir des mots de sécurité (comme « rouge » pour l’arrêt immédiat) et de maintenir une communication constante tout au long de la séance.

2. Précautions Anatomiques

Certaines zones du corps, comme les poignets et les bras, sont particulièrement vulnérables en raison des nerfs qui y passent. Il est important de connaître les zones à éviter pour prévenir les blessures nerveuses et les problèmes de circulation.

3. Ciseaux de Sécurité

Il est essentiel d’avoir des ciseaux de sécurité à portée de main pour pouvoir couper les cordes rapidement en cas de besoin. En cas de perte de circulation ou de douleur intense, les cordes doivent être retirées sans délai.

4. Matériaux et Outils

Les cordes les plus couramment utilisées en Shibari sont en jute ou en chanvre, car elles offrent une bonne résistance et une texture agréable. Elles sont généralement d’un diamètre de 6 mm, offrant un bon compromis entre confort et esthétique.

Le Shibari comme Art et Thérapie

De plus en plus, le Shibari est perçu non seulement comme une forme de bondage érotique, mais aussi comme une forme d’art et de thérapie. La contrainte des cordes, combinée à la confiance et à la communication, peut aider les pratiquants à explorer des aspects de leur propre corps et de leur esprit qu’ils n’auraient peut-être jamais envisagés.

Certaines personnes rapportent des expériences proches de la méditation, où elles sont plongées dans un état de pleine conscience, tandis que d’autres y trouvent une forme de catharsis émotionnelle.

1. Art Corporel

Les performances de Shibari sont souvent comparées à des installations artistiques vivantes. Les motifs des cordes, les postures du corps et la dynamique entre le rigger et le model deviennent des œuvres d’art éphémères qui célèbrent la beauté et la vulnérabilité humaines.

2. Outil de Guérison Émotionnelle

Pour certaines personnes, le Shibari est utilisé comme un moyen de surmonter des traumatismes, de renforcer la confiance en soi ou d’explorer des émotions complexes dans un cadre sécurisé et bienveillant. L’expérience peut devenir profondément thérapeutique, offrant un espace pour la guérison et la libération émotionnelle.

FAQ

1. Le Shibari est-il douloureux ? Le Shibari peut être inconfortable mais ne doit jamais être douloureux. La douleur peut être un signal d’alerte indiquant que les cordes sont trop serrées ou mal placées. Une bonne communication avec le rigger est essentielle pour ajuster la pression si nécessaire.

2. Peut-on pratiquer le Shibari seul ? Il est possible d’apprendre certaines techniques de base en solo, mais le Shibari est avant tout une pratique qui repose sur la relation entre deux personnes. La présence d’un partenaire permet de garantir la sécurité et d’explorer la dimension relationnelle du Shibari.

3. Quels types de cordes sont les meilleurs pour le Shibari ? Les cordes en jute ou en chanvre sont les plus utilisées pour leur résistance, leur flexibilité et leur adhérence. Elles offrent un bon compromis entre confort et sécurité, surtout pour les débutants.

4. Le Shibari est-il uniquement réservé au BDSM ? Non, bien que le Shibari soit souvent associé au BDSM, il est aussi pratiqué en dehors de ce contexte pour son esthétisme et sa dimension artistique. Certaines personnes le voient comme une forme de méditation ou de thérapie corporelle.

5. Comment apprendre le Shibari en toute sécurité ? Il est recommandé de suivre des cours ou des ateliers avec des praticiens expérimentés pour maîtriser les bases de manière sûre. Vous pouvez également trouver des ressources en ligne, mais rien ne remplace la pratique guidée en personne.


Le Shibari est une pratique qui demande du temps, de la patience et beaucoup de respect. Que vous soyez attiré par son esthétisme, sa complexité ou les sensations qu’il procure, il est crucial de pratiquer avec soin et de toujours veiller à la sécurité et au bien-être de votre partenaire.